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La qualité des eaux

"Évaluation de l’état de santé des masses d’eaux côtières et fonds marins dans le secteur Loire-Vilaine et contribution à la mise au point d'un réseau opérationnel de suivi de la qualité des eaux côtières avec le bio-indicateur des laminaires."

Synthèses et travaux bibliographiques à partir de thèses et études réalisées entre Loire et Vilaine par le bureau d'étude STERMOR (Raphaëla Le Gouvello). Ce rapport retrace de manière précise les différentes causes et conséquences susceptibles de venir impacter les masses d'eaux côtières entre Loire et Vilaine. De par des thématiques pluridisciplinaires Raphaëla nous explique les sources de dégradation de la qualité des eaux.

Si vous désirez accéder aux annexes du rapport de R. Le Gouvello :  rendez-vous dans la rubrique "Ressouces / année 2011"

Qualité bactériologique et écologique des masses d'eau (article ELV / newsletter #2 avril 2015)

La qualité de l'eau pour la baignade est appréciée pour l'essentiel par sa qualité bactériologique. Mais de plus en plus c'est la qualité écologique de l'eau qui est surveillée, et c'est bien la prise en compte de la qualité des eaux marines dans sa globalité qui devient un enjeu majeur.


Cette notion de qualité écologique de l'eau englobe quantité de paramètres. Certains sont évidents et particulièrement visibles, tels que la turbidité lorsque des matières en suspension troublent l'eau, ou encore les colorations observées lors des épisodes de développements intenses de phytoplancton (bloom). D'autres sont plus discrets, et ne se révèlent souvent que par leurs effets sur la faune et sur la flore : nitrate et phosphate, métaux lourds, micropolluants organiques tels que les pesticides, les résidus médicamenteux ...

Ainsi donc, ce n'est pas parce que les analyses bactériologiques réalisées régulièrement sur votre plage préférée vous garantissent une baignade sans risque que vous nagerez dans une eau propice à l'épanouissement de la faune et de la flore marine … loin s'en faut ! Dans la perspective de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) et de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), les états Européens se sont engagés à retrouver d'ici 2020 une bonne qualité écologique des masses d'eau. Le pari est malheureusement très loin d'être gagné ...

bloom de phytoplancton = mauvais état écologique

Notre zone littorale subit depuis des années la dégradation de la qualité des masses d'eaux côtières, et nous sommes sans doute parmi les mieux placés pour en observer les conséquences directes : l'appauvrissement des fonds marins et l'érosion de la biodiversité. A chaque fois que des turbidités élevées ont été observées au printemps et en début d'été nous n'avons pu que constater une régression importante des surfaces de laminaires. La laminaire Saccorhiza polyschides est une espèce annuelle. A la fin de l'hiver, à l'issue d'une phase planctonique, elle se fixe sur la roche et démarre sa croissance … à condition que se trouvent réunies à ce moment là des conditions favorables à la photosynthèse. Les turbidités importantes observées en 2013 et 2014 ont conduit à l'absence de pousse de Saccorhiza polyschides sur de nombreux secteurs, et à une pousse très limitée sur d'autres.

Laminaires Saccorhiza polyschides colonisés par les bryozoaires

Les espèces pérennes telles que Laminaria hyperborea sont présentent toutes l'année, mais là encore si la turbidité est élevée le recrutement des jeunes sujets est faible ou inexistant. La relation entre état de santé des macro-algues et qualité des eaux à été mise en évidence par le projet scientifique porté par ELV. Le suivi par le MNHN de Concarneau et la société Bio-littoral de neuf sites entre Loire et Vilaine, et la répétition de ce suivi chaque année depuis maintenant six ans, a permis de récolter des quantités considérables de données sur l'évolution de la faune et de la flore présentes. Ces évolutions sont le reflet des variations de la qualité écologique des eaux induites par des phénomènes naturels ou anthropiques.

Résultats du suivi ELV (infralittoral supérieur et inférieur) entre 2009 et 2014
* les stipes de Laminaria hyperborea n’ont pas pu être échantillonnés
En rouge : sites où l’infralittoral inférieur n’a pas été échantillonné
** : test du protocole ECBRS-notation DCE impossible

Le site de l'île de Dumet présente régulièrement une mauvaise qualité en raison de la turbidité élevée induite notamment par la proximité de la Vilaine ainsi que par les ''blooms'' répétés de phytoplancton en été.

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La baie de la Baule - le Pouliguen reste sous l'influence directe de la Loire et des apports en matières en suspension liés à ses aménagements (augmentation du bassin de marée, accélération du courant). Les dragages réalisés dans le chenal d'accès au Port Autonome, dans le port de la Baule - le Pouliguen, et depuis l'an dernier dans celui de Pornichet, contribuent pour une bonne part aux mauvais résultats observés sur les sites de Penchâteau et de Baguenaud.


Le secteur de la pointe de Saint-Gildas est soumis au panache turbide de la Loire de manière plus ou moins importante selon la direction des vents dominants. Les eaux peuvent être relativement claires lorsque les vents sont à l'Est, ce qui favorise la pousse des macro-algues au printemps. Au contraire, lorsque ce sont les vents d'Ouest ou de Nord-Ouest qui prédominent à cette saison les eaux deviennent particulièrement turbides et les résultats se dégradent de manière importante.

 

Sur le secteur de la Banche le site Sud, malgré une situation à priori plus favorable du fait de son orientation plus au large, on observe régulièrement une qualité en retrait par rapport à celle observée sur le site Nord. La raison en revient aux clapages répétés sur la Lambarde des vases draguées dans le chenal d'accès au Port Autonome : toute la zone située entre la bouée Est et le phare de la Banche se trouve fortement impactée par ces clapages.

 

Enfin, les sites situés les plus au large comme les abords du plateau du Four (Le Bonen & Goué-Vas) ou le Pilier face à Noirmoutier demeurent de bonne qualité.

Nos cartes laminaires ELV de la Baie de la Baule montrent que 90% des laminaires ont disparu en 20 ans

Qu'est-ce que L'EQR ?


L’EQR ou «Ecological Quality Ratio» se calcule en faisant le rapport entre l’indice de qualité d’un site et la médiane des indices de qualité des sites de référence. Ce sont les sites de Chausey, des Haies de la Conchée (Saint-Malo) et des Pierres Noires (Baie d’Etel), qui, en raison de leur notation, représentent la référence pour les masses d’eau peu turbides soumises à l’influence sédimentaire dont font partie l’ensemble des masses d’eau du secteur Loire-Vilaine. On rappellera toutefois que ce sont bien les listes d’espèces définies pour chaque écorégion qui servent au suivi et à la qualification des masses d’eaux correspondantes. Une grille de lecture permet, en fonction de l’EQR d’un site, de qualifier « l’état de santé » de la masse d’eau concernée.

Ainsi donc, ce n'est pas parce que les analyses bactériologiques réalisées régulièrement sur votre plage préférée vous garantissent une baignade sans risque que vous nagerez dans une eau propice à l'épanouissement de la faune et de la flore marine … loin s'en faut ! Dans la perspective de la directive cadre sur l'eau (DCE) et de la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM), les états Européens se sont engagés à retrouver d'ici à 2020 une bonne qualité écologique des masses d'eau … Le pari est malheureusement très loin d'être gagné! 

 

La disparition des laminaires est une perte considérable pour la biodiversité. Rappelons que les champs de laminaires sont des lieux de reproduction pour beaucoup de crustacés : homards, crabes, araignées, … Ce sont également des zones de nourriceries pour les poissons juvéniles, et de nombreux prédateurs y sont régulièrement présents : bars, lieus, dorades, sars, ... Les laminaires jouent également un rôle essentiel pour la production d'02 et la captation du C02. Lorsque les laminaires disparaissent d'une zone rocheuse, les espèces qui les remplacent ne peuvent malheureusement pas offrir des habitats aussi riches et aussi propices au maintien de la biodiversité. Les laminaires ont besoin de luminosité et sont très sensibles aux conditions environnementales.

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C'est pourquoi ces macro-algues sont considérées comme un bio-indicateur pertinent de la qualité de l'eau.

Homard

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